Discriminations
au quotidien
Cette
main courante est destinée à faire réfléchir
les discriminations au quotidien sur des questions qui ont un impact
direct sur notre existence et posent de redoutables questions sur cette
stigmatisation silencieuse, car jamais dite et surtout jamais analysée
par notre groupe, afin de renforcer la discrimination au cœur même
du tissu socioculturel et composant ce mur du silence permettant des
savoirs et en particulier la psychiatrisation censés dire quelque
chose sur nos problèmes tandis que la problématique identitaire
reste, quant à elle, dernière ce mur du silence. A ce
propos, je vous invite à lire l'edito du 16.02.06 en réaction
à l'edito de Colette Chiland.
***************
Information
transmise par la liste Existrans
DISCRIMINATION
AGAINST TRANSWOMEN IN GRAND CENTRAL STATION
On January 12th, 3 MTA police officers stormed into the women's restroom
at Grand Central Station and arrested a 70 year old transgender woman
for using the women's bathroom. She works at Grand Central and faces
repeated arrest for going to the bathroom. She's been charged with disturbing
the peace and is being prosecuted. Her arrest followed a months-long
pattern of harassment against her by the MTA police.
This is a call to Action to all who are against DISCRIMINATION
Dee
Perez
GLOBE Coordinator (A group to support and empower the LGBTQ Bushwick
Community)
Une
femme trans arrêtée dans les toilettes pour femmes d'une
gare centrale de Brooklyn par des policiers. Gros débat en vue
pour une nouvelle affaire considérée comme une <atteinte
à la paix publique> !!!!! La guerre des sexes sous la forme
d'une bataille des genres dans la société binaire américaine.
Ce qui m'étonne, c'est que l'on ait pas encore eu ce type d'affaire
chez nous. Vu l'état des échanges sociales, cela ne devrait
pas tarder…
A
quand donc une troisième porte ?
***************
G…
"C'était début 1993. A l'époque j'étais
hébergée chez une copine, nous habitions à côté
du métro Louis Blanc à Paris dans le 10ème. Je
n'avais pas encore 25 ans, donc pas encore le droit au RMI, sachant
que j'étais sans emploi et sans assedic, mes ressources étaient
égales à 0000000 !
Cette copine qui a 4 ans de moins que moi, Transsexuelle MtF elle aussi,
était au chômage avec il me semble, mais je ne suis plus
sûre, une petite indemnité. Donc nous survivions.
J'étais opérée depuis moins d'un an (et sans papiers
puisque j'ai mis 9 ans et 10 mois pour les avoir...) et elle ne l'était
pas encore.
Un jour que nous n'avions plus rien à manger, le frigo restait
désespérément vide, nous nous sommes décidées
à aller à la mairie du 10ème pour rencontrer une
AS.
Nous avons été reçues. Je ne sais plus si c'était
le jour même ou avec un rendez vous mais ce n'est pas important.
Lors de cet entretien, elle examine nos situations respectives. Nous
déclare qu'elle ne peut rien pour nous aider. Même pas
une petite aide...
Puis elle fait mine de réfléchir et nous sort tout de
go (texto) : ''Vous êtes jeunes, jolies, vous n'avez qu'à
vous prostituer''."
*******************
Assassinat
d'une transsexuelle (février 2006). un groupe d'adolescent de
13 à 16 ans ont agressé, roué de coups et tortué
sexuellement, une transsexuelle et l'ont laissé à terre.
23
février 2006 22:28
LISBONNE - Quatorze adolescents, âgés de dix à seize
ans, ont été entendus par la police judiciaire mercredi,
à Porto, 300 km au nord de Lisbonne. Ils sont soupçonnés
d'avoir lapidé et battu à mort un travesti d'une quarantaine
d'années.
Le cadavre de la victime, sans abri et toxicomane, a été
trouvé mercredi dans un parc de stationnement abandonné,
en plein centre de la ville. Mais les faits ayant entraîné
sa mort remonteraient à lundi, selon la police citée par
le quotidien "Publico".
La découverte du corps fait suite à la confession de l'un
des adolescents qui a avoué les faits à un professeur.
Selon leurs déclarations à la police, les adolescents
ont battu et lapidé le travesti lundi avant de l'abandonner sur
place. Mardi ils sont retournés voir leur victime qui était
prostrée et gémissait.
En revenant une nouvelle fois sur les lieux mercredi ils auraient constaté
sa mort et décidé de cacher le cadavre en le jetant dans
un trou de dix mètres de profondeur du parc de stationnement
abandonné, en partie empli d'eau.
Les adolescents, qui connaissaient le travesti et avaient l'habitude
de le molester, ont déclaré n'avoir pas eu l'intention
de le tuer et n'ont pas été capables d'expliquer leur
geste, a indiqué la police, citée par "Publico".
Les adolescents sont internes dans une institution catholique de l'ordre
des Salésiens, l'Atelier de San José, qui accueille des
jeunes de condition modeste ou en difficulté pour leur apprendre
un métier. Selon la législation portugaise les mineurs
de moins de seize ans ne peuvent pas être considérés
comme pénalement responsables et ne peuvent pas être emprisonnés.
Treize des quatorze adolescents se trouvaient jeudi après-midi
au tribunal des mineurs de Porto pour être entendus par un juge
et devraient ensuite regagner leur institution. Le quatorzième,
âgé de 16 ans, a été arrêté
et pourrait faire l'objet d'une instruction criminelle.
Dans des déclarations à la presse le ministre du Travail
et de la Solidarité sociale, José Antonio Vieira da Silva,
a exprimé "son sentiment de profond dégoût"
devant ces faits. (ATS)
Communiqué
de presse
De l'AT, association pour l'étude et la défense des droits
à l´identité de genre.
L´AT
est scandalisée par la manière brutale avec laquelle la
transsexuelle GisBerta a été sauvagement assassinée
à Porto par une poignée d´adolescents, qui en théorie
face aux faits déjà en notre connaissance, ont commis
un crime, non pas seulement cruel mais prémédité
et parachevé (NDT. ils ont balancé le corps de GIS, dans
un puit 2 jours après leur forfait).
De plus l'AT s'insurge vivement sur la forme dont les medias on traité
cette affaire. Et ce y compris les propos de certains commentateurs
de renom qui on démontré une totale et consternante ignorance
de la différence de terminologie entre Travesti et Transsexuel.
Sans compter certains gros titres qui lui attribuait le genre masculin
sans prendre en compte sa spécificité personnelle.
L'AT est préoccupée par un discours émit postérieurement
par certains fonctionnaires d'institutions sociales (dans les journaux
- NDT) qui tendait à faire passer un sentiment de déculpabilisation
malgré que les faits perpétrés montraient clairement
l'intention de crime.
La transsexuelle Gisberta, en fonction de son état extrêmement
critique ces derniers temps, se trouvait en phase d'accompagnement de
la part des associations ABRAÇO et d'AT, et nous sommes surpris
que vu son état physique très précaire, elle ait
été en condition physique et psychique de provoquer et
se confronter avec un grand groupe de jeunes apparemment en bonne santé.
L'AT se désespère profondément du déroulement
de cette affaire qui aurait dû soulever plutôt d'autres
questions de fond telles que l'accompagnement général
des adolescents en cause, des institutions d'accueil, la responsabilité
et l'indifférence de la société dans son ensemble,
la méconnaissance globale dans les informations fournies par
les médias, particulièrement dans ce cas si sensible et
qui aide alors à nourrir l'ignorance que la population en général
a sur la réalité que vivent les trans.
Mais en définitive, le plus important à souligner, c´est
que rien ne peut justifier un acte criminel perpétré contre
un être humain, "indépendamment" de sa condition
sociale, activité, orientation sexuelle et bien sûr d'identité
de genre.
Lisbonne 24-2-2006
Jo
Bernardo (traduit du portugais, J-M. J.)
[Stephan
du portugal]
Etrangement,
les chaines de télévisions, aujourd’hui, ignorent
l’information choquante révélée par le journal
« das noticias ». Pourtant il existe clairement une dimension
sexuelle dans se crime qui est passée sous silence.
La victime a été la cible d’une forme de torture
particulière : introduction d’objet dans l’anus.
L’abbé Lino Maia président de l’union des
IPSS (Institutions Particulières de Solidarités Sociales
- apartenant à l’église et financées par
l’état), affirmait hier que les jeunes avaient des circonstances
atténuantes, parce que l’un de ses camarades serait harcelé
par un pédophile.
Face à un assasinat, l’église tente d’incriminer
la population LBGT, amalgamant pédophilie et LBGT. Amalgame qui
ne fait que renforcer les réactions homophobes et transphobes.
Cet abbé tente de dégager de sa responsabilité
l’institution qu’il dirige ainsi que les jeunes sous sa
responsabilité , allant jusqu’a dire que les jeunes «
se sont fait justice eux mêmes », se vengeant soit-disant
d’un acte de pédophilie n’ayant rien avoir avec la
victime.
On
peut lire dans le journal « Público » : « action
plus inconsciente que préméditée ».
Qu’y a-t-il d’inconscient et de prémédité
dans les insultes transphobes et agressions continuelles durant 4 jours,
dans la progression d’une extrême violence, la torture et
les sévices sexuels ? A lancer le corps dans un puits sans vérifier
si elle était encore en vie ?
Il est honteux qu’encore aujourd’hui les médias ignorent,
et veulent continuer à ignorer la différence entre transsexuels
et travestis, homophobie et transphobie, identité de genre et
orientation sexuelle.
Les journalistes devraient sérieusement remettre en question
leur conscience professionelle, leurs propres préjugés,
la manière d’aborder la question des droits des LBGT et
de l’incidence que celle-ci a sur la population trans qui est
la plus défavorisée, la moins protégée et
la plus incomprise dans l’univers médiatique et dans la
société.
Ce
fait nous rappelle les permanents amalgames qui ont lieu entre transsexualisme,
homosexualité et pédophilie dans un cynisme entretenu.
Quel est le fond du débat ici ? L'opprobre jetée sur le
groupe des trans permet la justification d’agressions, de sévices
psychologiques et sexuels, et finalement de meurtres.
Au discrédit permanent sur les trans s’ajoute, comme dans
cette affaire une déculpabilisation de ces adolescents et à
travers eux de la société toute entière. Quoi un
meurtre ? Mais ce n’est qu’un travelo…
Démagogie, peut-on lire ça et là en réponse
à cette analyse. D’où toute l’importance stratégique
d’une psychiatrisation de la différence érigée
en un modèle de maladies mentales sur laquelle viennent se greffer
l’opprobre et la déculpabilisation sociales, propre à
rendre une cohésion de surface du moment que ce modèle
n’est pas remis en cause.
On peut lire ainsi parmi les alibis pseudo-scientifiques. Sur la base
théorique proposée ici dans la relation entre éthique,
déontologie, psychologie et la loi, C. Chiland va remuer sans
cesse une transphobie sociale de fond.
Transgresser
la loi ou ne pas être : le dilemme du psychopathe ? Jean-Pierre
Chartier
Après avoir tenté de clarifier les concepts de loi et
de transgression, l'auteur s'attache à démontrer que
le psychopathe prisonnier d'une homéostasie mentale archaïque
et d'une absence de construction d'une image de soi positive en est
réduit à transgresser pour essayer de se construire
une identité.
Transsexualisme
et transgression. Colette Chiland.
Le transsexualisme, passage de l'autre côté du sexe,
peut évoquer l'idée d'une transgression. La nature de
ce passage est d'abord décrite : il est impossible de changer
de sexe, on ne peut que changer d'apparence (on passe pour un membre
de l'autre sexe) et d'état civil. Puis on s'interroge sur le
caractère de transgression du passage transsexuel, même
pour une conscience laïque et agnostique : la différence
des sexes a une valeur fondatrice pour la société.
Enfin on tente d'éclairer ce que l'étude du transsexualisme
apporte à la compréhension du développement de
la masculinité et de la féminité : le sentiment
d'appartenir à l'un ou l'autre sexe est une croyance qui se
constitue dans les toutes premières relations du bébé
avec ses parents, comme sentiment de la continuité de soi.
Le transsexualisme nous confronte à un désastre de soi
plus qu'à une transgression.
[2001
- n° 4. Titre : Les psychologues et la loi]
Un
désastre de soi… On ne peut mieux dire dans ce harcèlement
moral et la haine que ce discours draine, justifiant par avance une
déculpabilisation de l’acte commis et la responsabilité
sociale entourant de telles affaires soigneusement enterrées.
En jeu, c’est la certitude que ces actes ne sont pas poursuivis.
Si d’autres articles proposaient une relation éthique dans
la relation complexe entre l’éthique et la loin, elle est
ici réduite au silence. L’éthique devient le lieu
symbolique à défendre à tout prix et dans ce sens,
il devient la limite elle-même. Limite à ne pas dépasser
et le lieu de la frontière transgressée justifiant par
avance les réactions sur le modèle chrétien du
sacrifice de quelques uns pour reconstruire la cohésion pour
tous.
* si vous désirez
déposer un témoignage, écrivez-moi.
retour
haut de page
Article
suivant : Définitions
Veille
Internet
Transsexuel-lE