Du
cadre des savoirs
Transsexualisme
: les grandes questions
Débats
: Transsexualisme : les grandes questions
M. Bonierbale (Marseille), B. Cordier (Paris) ; J.-P. Luton (Paris)
; T. Gallarda (Paris) ; H. Asscheman (Amsterdam), A. Michel (Liège)
; A. Leriche (Lyon)
Compte rendu d'une Table ronde organisée au 15e Congrès
mondial de sexologie de Paris
J'ai
analysé dans cet article l'article de M. Bonierbale (psychiatre).
les citations (en rouge) sont de cette auteure sauf mention distincte
d'un autre auteur (dans le liste ci-dessus).
Il [le/la trans] est rassuré
par la reconnaissance de plus en plus étendue de ce problème
ce qui le pousse à obtenir l’aide de la médecine
(…)
La
« reconnaissance de plus en plus étendue » tient
à plusieurs facteurs dont le principal réside dans la
conscience qu’ont les trans’ aujourd'hui de leur propre
perspective ; entre autres que le corps médical les traite toujours
de malades mentaux, ce qui provoque aujourd'hui le militantisme trans'.
Parallèlement, la population globale plus au fait s’en
rend compte à son tour et s’étonne, voyant un parallèle
évident avec la psychiatrisation de l’homosexualité
sur le seul critère de la différence renvoyant à
la typologie des normes de genre et de sexe composant un modèle
binaire-essentialiste. Les
trans n’ont pas attendu cette reconnaissance, loin s’en
faut. Une personne de plus de 50 ans me rappelle utilement que les trajets
s'effectuait en-dehors des contrôles de la sphère psychiatrique.
Quant à être rassuré,
une telle situation provoque évidement l'effroi et constitue
à lui seul le facteur principal d'une défense qui se met
en place pendant l'adolescence et est renforcée dès la
début de l'entrée dans la vie active par le sujet.
Ce
qui conduit les trans' vers le corps médical est le type de résolution
(transition médico-chirurgicale) et non la médiatisation
actuelle qui est le second temps de leur émergence. La médiatisation
oblige par contre un certain nombre de praticiens, y compris des tenants
du contrôle psychiatrique, à s’enquérir de
ces personnes, voire de ce groupe. Les plateaux télévision
où les trans étaient invités au titre d'exemple
devant un parterre d'experts patentés et aquieçant à
leur propre pathologisation est manifestement fini.
L’identité de genre est
le sentiment d’appartenir à une classe d’individus
identiques à soi et reconnus du même sexe ; sexe en congruence
psychologique, morphologique et sociale.
Cette
définition dans la congruence de variables distinctes et autonomes
lie artificiellement ces variables entre elles dans une renaturalisation.
Il en découle l’exception trans sur le même modèle
théorique examinant l’homosexualité. Voyons d’une
perspective plus large cette partie de la définition :
L’identité
de genre est le sentiment d’appartenir à une classe d’individus
identiques à soi et reconnus du même sexe (…)
L’on
passe directement de l’identité par la variable genre au
sexe. Cette définition ne valide que les individus de sexe et
genre selon le régime binaire de congruence, ce qui renforce
les exceptions non-binaires et en particulier, la césure transsexuelle
dans une sphère horsexe qu'il est aisé ensuite de définir
par opposition. Par ailleurs, l'on considère qu'il n'y a qu'un
seul modèle causal, fini et homogène de l'homme et de
la femme, tous et toutes construitEs peu ou prou sur le même mode/moule
identitaire. Un homme féminin ne se reconnaît pas dans
cette définition car s’il est de même sexe biologique
que les hommes, il n’est pas du même genre et cherche souvent
un modèle intermédiaire (ou mixte) par défaut du
groupe de sexe auquel l'assignation le renvoit et par défaut
d'un groupe d'appartenance auquel il se reconnaît entièrement
(androgyne, par exemple). L’exception androgyne ou intergenre
saute plus encore aux yeux en ce qu’ils ne sont jamais mentionnés,
leur demande étant d’une nature strictement personnelle
sans écho dans le tissu des échanges sociaux et ne transitant
pas par une instance quelconque (par exemple le corps médical).
De fait, le sujet-objet de l'androgyne psychique est une pure fiction
intellectuelle et échappe totalement aux dispositifs d'analyse
et de thérapies classqiues tandis qu'il répond très
bien à des thérapies de type comportemental par exemple.
L’identité
sexuelle, liée à son corps anatomique est niée,
vécue par le transsexuel comme une erreur de la nature, un
sentiment pouvant aller de l’injustice à la haine de
ce corps.
L’identité
sexuelle est définie par l’attirance affective et sexuelle
(« orientation sexuelle ») et ne peut être confondue
avec l’identité de genre qui définit le sujet comme
femme, homme, intergenre ou androgyne. L’identité sexuelle
mise en place à partir de la puberté et construite tout
au long de l’adolescence est une variable de l’identité
de genre mise en place dans les premières années de la
vie. Le trans ne nie nullement cette identité sexuelle puisqu’elle
n’est pas vécue émotionnellement et affectivement
mais simplement de manière mécanique dans l'échange
sociale et la sexualité, ce qui peut lui assurer un certain temps
une assise dans son genre d’assignation.
L'erreur
de (la) nature est une expression empruntée à l'idéologie
essentialiste qui justifie les traitements et opérations sur
les intersexes et ne concerne pas, en effet, les transsexes. Le modèle
dominant retourne typiquement contre un groupe ou des individus (pris
un par un) qu'il stigmatise ainsi, créant de fait un gouffre
d'injustices que cette dominance nie, rejete ou combat. Les revendications
du groupe transsexe s'attaquent logiquement à la reproduction
socioculturelle permettant et justifiant ces sentiments d'injustices.
Ainsi,
le corps réel est masqué au regard des autres par le
port de vêtements unisexes et on retrouve constamment un culte
de l’image de soi à venir, incessant, emplissant le temps
du transsexuel au détriment de toute autre forme de relation
(maladie du narcissisme d’après C. Chiland).
Où
l’on définit ici un corps réel
sur la base d'une lecture essentialiste du corps anatomique
comme réceptacle du groupe d'appartenance (par le sexe), alors
que sans identité, ce concept est totalement vide. C'est le réel
de l'identité qui donne au corps sa matérialité
affective et sociale via les normes de sexe et de genre intériorisées
par les individus et acceptées comme par eux. Le port de vêtements
"unisexe" dit clairement que c’est le principe de congruence
binaire qui pose problème dans la relation, malgré tous
les risques d’humiliation, de rejet et d’agressions dues
aux préjugés et discriminations. Or, celles-ci ne sont
jamais prises en compte. Le « culte de l’image
de soi à venir » fait l'impasse sur ces discriminations
; dans une société aussi narcissique que la nôtre,
ces sujets s'en trouvent d'autant plus isolés et déclenche
une misère affective et sociale difficilement surmontable car
s'additionnant à la problématique transsexe elle-même.
Le culte binaire du féminin et du masculin ne sont ici pas analysables
; pour le dire brutalement mais simplement "ce n'est pas le sujet".
Or ce culte exclusif de normes de genre construisant un identité
de sexe est au coeur de la problématique transsexuelle occidentale
dans son mode de résolution agissant sur le corps. Ce n’est
autre que l’expression intériorisée de la culture
binaire et son mode exclusif de renforcements d'oppositions. Si nous
étions dans une culture ternaire ou multiple, ce culte n’aurait
pas lieu. Il donne bien, en effet, un surinvestissement proche d’une
maladie du narcissisme chez ces sujets. N'importe quel sujet, ainsi
privé d'accès direct à un tissu d'échanges
reconnus, agit de même. Mais il aurait fallu ici admettre la problématique
transsexe autrement que comme une affection mentale. Privé de
relation depuis trop longtemps, l’investissement est nécessairement
très fort : le sujet tnte de recomposer son histoire d'autant
plus hâtivement que ce trajet est un saut dans l'inconnu, qu'il
est tenaillé par son passé et talonné par son envie
de réussite sans oublier les discriminations de toutes natures.
Il est toutefois distinct du « culte » au sens où,
ayant obtenu satisfaction, la plupart des trans se stabilisent. Ce n’est
manifestement pas le cas de nombre d’auteurs qui n’ont de
cesse de désigner les trans à l’opprobre sociale.
La
demande, la plainte, et les revendications sont mises sur la scène
du réel du changement du corps, dans un vécu lancinant
et sans remise en question où le psychiatre (ou le médecin)
n’est consulté que comme seul acteur possible de la transformation
et la réparation d’une évidence, et pratiquement
jamais pour un mal-être ou une souffrance à analyser
résultant d’un processus lié à l’histoire
personnelle.
Sur
la question du changement du corps : il s'agit d'un mode de résolution
en phase avec le type de régime normatif de la société
occidentale. Fonctionant comme un modèm référentiel
de construction idetitaire et d'intégration sociale, la plupart
des trans comme la quasi totalité de la population globale y
répondent. Peu remettent en cause le mode (et le fonctionnement)
naturalisé des identités. Dans les sociétés
ternaires ou multiples, le type de résolution est celle des us
sociaux intégrant trois (ou plus) sexes sociaux; toutefois, dans
nombre de sociétés contemporaines, (la Thaïlande
par exemple), les deux types de résolution cohabitent. Un mode
binaire exclusif, en enfermant des individus, créé une
figure impossible en la produisant : la pathologie transsexuelle crée
de fait un "transsexuel" se débattant dans cet espace
impossible. Au contraire, l'absence d'aliénation sociale se résoud
par une adaptation soit de l'individu, soit par un mécanisme
de régulation (le changement de papiers chez les transsexuels
en Nouvelle Calédonie par exemple). Nombre de trans remettent
en question leur souhait d'une résolution médico-chirurgicale
en s'inventant une identité singulière propre mais qui
ne correspond plus, en chaque point ou sur un certain nombre de variables
autonomes, au mode binaire-essentialiste.
Dans
ce groupe, nombre ont effectué un suivi avec un psychanalyste
avant de consulter un psychiatre, remettant en cause pendant cette période
(et parfois pendant des années) leur identité personnelle
et sociale (notamment les personnes mariées et ayant des enfants).
Le mal-être et la souffrance est patent chez ces sujets qui arrivent
chez les médecins, souvent épuisés psychiquement
par leur propre résistance à accepter de l'autre genre.
Il y a à l'évidence une aliénation propre à
être ainsi enfermé dans un corps intersectionnel faits
de normes et d'émotions fondatrices inconscientes. C'est un corps-sexe
émotionnel que le sujet ne vit pas affectivement, psychiquement
et socialement, car son identité en propre ne correspond pas
à son identité d'appartenance. La proposition d'être
un "homme enfermé dans un corps de femme" (et inversement)
est largement impropre. Le corps est femelle, mâle ou intersexué
mais non femme ou homme. On constatera ici qu' s'il y a un corps intersexué,
il n'y pas d'identité intersexuée. J'ai appliqué
la notion d'identité intergenre dans ce cas pour ouvrir une perspective
applicable aux intersexes et aux transsexes (Article Société/socialité
ternaire et interview avec C.Hinkle, président de l'OII). Ici
également, plus les identités nouvelles seront créées
et assumées, plus les modes d'identification seront nuancés
et les groupes d'appartenance identitaire créeront des facteurs
d'intégration en lieu et place des facteurs d'aliénation
(producteur de violences) dans un mode binaire exclusif en fonction
d'une seule variable. En l'espèce, le sexe. Ces facteurs d'aliénation
dans une négation de la problématique est au coeur de
cette lecture typologique.
Voyons
avec cet auteur, A. Michel, comment est procédé le renforcement
de cette typologie.
Conséquences
de la chirurgie de réassignement sexuel (A. Michel)
Les
grandes difficultés psychologiques des transsexuels sont liées
au fait que le conflit entre leur identité sexuelle et leur
réalité anatomique ne peut être résolu
en l’état actuel des connaissances et au fait qu’ils
sont convaincus qu’une transformation chirurgicale de leur sexe
anatomique est nécessaire pour le mettre en conformité
avec leur sexe psychologique. (…)
Cette
définition répond trait pour trait à la lecture
de a binarité exclusive : à un sexe anatomique répond
quasi mécaniquement un sexe soial et un sexe psychologique.
Cette
transformation n’est pas anodine, et on le comprend, car le
devenir psychologique de ces patients, après l’intervention,
est encore marqué par la fréquence du suicide ou d’une
évolution psychotique. (A. Michel)
Cette
dernière remarque est fausse concernant la population étudiée
et inconnue pour le reste de la population.
Au cours de l’examen de leur demande, les thérapeutes
sont souvent confrontés au comportement défensif d’un
syndrome de Blanche-Neige. (…) Le sujet n’agit pas et
attend, voire exige, que les autres fassent pour lui ce qu’il
est incapable de réaliser pour lui-même. Ce trouble est
observé au cours du diagnostic (…) refuse l’introspection,
car, ce qu’il perçoit de lui est négatif et irritant.
Il est focalisé sur son but, ne pouvant pas prendre en compte
tout avis ne correspondant pas à sa demande. (A. Michel)
Comme
indiqué, le refus devient constitutif du trouble. L'introspection
des individus, en amont dure des années dans la résistance
à s'accepter [du genre opposé], ce qui oblige l'individu
à s'enquérir plus profondément de lui-même
que le seul plancher ordinaire des représentations sociales et
personnelles des identités.
Le retrait défensif du patient est bien mis en évidence
par un lambda élevé au test de Rorschach. Le lambda
disparaît si le patient ne se sent pas obligé de convaincre
le thérapeute. (A. Michel)
Dépendant
pour son futur d'une évaluation dont il ne maîtrise pas
les tenants et aboutissants, n'importe qui se place plus ou moins dans
la situation de convaincre. Mais on a pas affaire ici à un thérapeute.
Il en découle la remarque suivante :
Après l’intervention, aucune variation fondamentale du
psychisme n’a été observée.
En revanche, les patients retrouvent une souplesse psychique et sont
plus enclins à l’auto-examen. Le syndrome de Blanche-Neige
a disparu dans les deux tiers des cas.
Lorsque la situation déplaisante persiste, car le patient estime
n’avoir pas eu toutes les satisfactions attendues (cas des sujets
en attente de phalloplastie), le syndrome de Blanche-Neige demeure.
(A. Michel)
Souffrance
et mal-être ont été utilisés comme symptômes
de la pathologie par les savoirs binaires pour construire de toutes
pièces une affection mentale. L'invention du nouveau syndrome
est typique d'une totale incompréhension du suejt traité.
Comment croire que la personne, isolée dans cette dépendance
à un dispositif de savoir et de contrôle, en sus d’un
isolement dans les échanges sociaux, va se plier de nouveau en
ayant fait la part des choses ? L'introspection porte sur les conditions
sociales de son isolement et sa propre résistance à s'accepter,
ce qui suppose, non de commencer ce trajet (qui n'est qu'une étape)
mais d'accepter d'être construit-e dans son inconscient dans le
genre dit opposé. Cette opposition est sociale dans la régulation
mais elle fonctionne comme une instance et imprègne les individus.
Revenons sur ce passage :
(…) le psychiatre (ou le médecin) n’est consulté
que comme seul acteur possible de la transformation et la réparation
d’une évidence, et pratiquement jamais pour un mal-être
ou une souffrance à analyser résultant d’un processus
lié à l’histoire personnelle. (M. Bonierbale)
Nombre
de
psychiatres omettent ou nient l'introspection personnelle et n'analysent
jamais la résistance mise en place depuis la puberté.
L'imposition d'une autorité symbolique (ous la forme de savoirs
ici) non questionnée vient colmater la moindre fissure dans le
dispositif socioculturel de l'assignation du genre. L’introspection
et l'analyse conduit la personne à s’accepter et à
s’engager dans un tel trajet inconnu dans un lâché-prise
qui la brutalise souvent car les défenses s'affaissent, laissant
la demande individuelle à nu. Il se ressaissit (ou s'effondre
plus encore s'il n'a pas de résistance) face à la défense
typique des praticiens devant leur demande. Tous les entretiens menés
insistent sur la difficile, voire impossible coopération dans
ce moment crucial. Rare sont les véritables co-accompagnements.
Les personnes dotées de ressources comprennent vite les réponses
attendues afin d'accéder au parcours et se plient à ce
qu'ils considèrent comme un rituel obligé.
La
différence entre la première génération
et la génération d’aujourd’hui est dans l’accompagnement
par le tissu associatif, ce qui lui permet de se socialiser dès
le démarrage du trajet et non plus après le trajet dans
l'isolement le plus complet comme c’était souvent le cas
pour la première génération.
Le
médecin intervient en effet comme acteur de la transformation
car c’est lui qui se définit dans cette position, déterminant
sinon une compétence, du moins un rôle médiateur
crucial. Refusant le rôle de co-accompagnateur, le médecin
a (ou peut avoir). Le sentiment de n’être que secondaire
est lié au refus du rôle de co-accompagnation dans la résolution.
La médecin n’est pas en souffrance ou en manque, pas plus
que son développement et sa socialisation ne sont menacés.
Dans toutes autres démarches thérapeutiques de co-acompagnement,
la relation est très forte, impliquant les deux parties et nul
n’a le sentiment d’être écarté. Il semblerait
qu’ici la relation soit absente, réduite à une demande
utilitaire, renvoyant la personne trans à une solitude qu’elle
connaît que trop bien. Cette position exclue en fait la résolution
d'étape par le traitement médico-chirurgical comme étant
une thérapeutique à part entière.
Le psychiatre intervient donc en fin de parcours en effet mais nier
l’analyse psychologique revient à se positionner à
la place de la personne dans ce moment très particulier de son
parcours, ce qui est une curieuse position productrice de frustrations
et peut obérer la résolution individuelle en demande.
L’expérience nous apprend que nombre d’auteurs et
de praticiens refusent de se remettre en cause dans leur rôle
de co-acompagnement et le réduit à cet échange
utilitaire d’un "service médical", comme d'autres
services médicaux d’aujourd’hui. Pourquoi cela pose
donc problème ici de cette manière toute particulière
? La question du pouvoir et de la domination symbolique dans le dispositif
de contrôle et d'aide à l'accompagnement n’a manifestement
pas été analysée. Ce qui implique que les causes
profondes et multiples du transsexualisme ne sont pas analysées
en-dehors du modèle psychopathologique lui-même. Il en
découle que nombre de personnes, déboutées de leur
demande, ne reçoivent plus aucune aide ni soutien et ressortent
du dispositif plus épuisé encore.
Cependant,
le transsexuel sait qu’il ne sera jamais homme ni femme, mais
il tend à s’en rapprocher pour pouvoir s’aimer
et non se haïr.
S’aimer
ou se haïr dit clairement et simplement qu’il s’agissait
d’une problématique identitaire dans la relation intersectionnelle
entre gens sains et équilibrés, cherchant à nouer
des relations dans le tissu social. Ce suppose une régulation
du type social en amont des dispositifs de traitement et-ou d'accompagnement.
La
condition transsexuelle (des personnes des deux sexes) suit les mêmes
arcanes que la condition féminine dans un déni à
peu près total de leur existence réelle pour une reproduction
en aveugle des normes binaires de genre. Ce qu'indique largement les
discriminations, l'absence totale de prise en compte de ce facteur aggravant,
voire le déni de celles-ci dans les écrits. Il en découle
cette exception transsexuelle occidentale à la fois au sens de
sa résolution médico-chururgicale et juridique et l'absence
de résolution sociale dans le remaniement des normes de genre
jugé impensable ou impossible, et confinant les identités
non-binaires ou non-essentialistes à un vécu errant ou
erratique. enfin, la non prise en compte ou le déni pur et simple
de l'émergence d'identités nouvelles.
On
s'appuie ici sur un discours à la fois humaniste et sur des repères
dépassés qui ne prennent jamais en compte la totalité
psychique et sociale des personnes dont on prétend par ailleurs,
se pencher sur les conditions de leur vécu et d'apporter une
réponse d'ordre psychologique. Comment apporter une telle réponse
sans reformuler la résolution que ce sujet s'est donnée
dans la stratification de son existence niée depuis son enfance
en regard de ce régime qui masque son existence ? Les pratiques
psychiatriques ont renforcé jusqu'à présent une
lecture globale niant ce sujet avec pour perspective la négation
d'une société plus souple et plus fluide, y compris dans
la création d'identités non-essentialistes et non-binaires.
Ici comme ailleurs, les émergences identitaires se font et se
dénouent en-dehors des pratiques et savoirs psys. Pour d'autres
praticiens qui curieusement n'écrivent pas, cela ne pose plus
aucun problème depuis longtemps.
Ce
débat n'accouche que de lui-même, réitérant
sa figure maîtresse du savoir-pouvoir de la socialité binaire
sans regard approfondi et nourrit par les sujets eux-mêmes. Ce
qui conduit aujourd'hui le groupe transsexe à se doter d'une
lecture et d'analyses de l'appareillage de lecture-contrôle de
la littérature psy.
adresse
du site et de l'article : http://www.medspe.com
http://www.medspe.com/site/templates/template.php?identifiant_article=624&surlignage=5&PHPSESSID=080028f5a5a0091806f0e2e3a817c996
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