Président de l'OII Organisation Internationale des Intersexué-es
Bonne question et une réponse honnête à cette question provoque ure réaction très cruelle des activistes étatsuniens car si on est honnête et écoute pendant des années ce que disent les intersexes non seulement aux USA, on ne peut pas vraiment dire "non" a toutes les chirurgies. Je connais beaucoup d'intersexes africains qui feraient tout pour avoir une opération pour normaliser leurs corps et d'autres qui ont besoins d'hormones. Aussi, je connais beaucoup de personnes XXY et souvent ces personnes me parlent de leur identité intergenre ce qui peut être très important pour eux/elles. Le fait de ne pas être opéré n'enlève pas la plupart des problèmes des intersexes dans un système binaire.
Dans presque tous les pays, le parcours d'un intersexe qui se fait opérer à l'âge adulte , si elle/il change de sexe juridique est le même pour les trans. Si la personne ne veut pas changer de sexe et veut se faire operer, je ne sais pas. Par exemple, les amies qui ont la même condition que moi (hyperplasie congénitale des surrénales) qui n'ont pas été operérées dans leur enfance sont tout à fait scandalisées par l'idée de "couper" leur clitoris hypertrophié.
Souvent, un suivi avec un psy et si nécessaire normalisation hormonale plus tard. Des intersexes sont homo ou bisexuels, y-t-il une discrimination spécifique entre intersexes hétéros et homo ? Entre intersexes binaires et queers ? Je connais des intersexes hétéros, homos, bis et ceux/celles qui refusent toute catégorisation dans le binaire, comme moi. Quelle est mon sexe opposé, cette question me parait tout à fait absurde, tandis que d'autres intersexes sont très homo-identifiés ou hétéro-identifiés. Les opérations sur les intersexes sont-elles efficientes ? permettent-elles une vie sexuelle épanouie ? ces opérations posent-elles des problèmes particuliers, par exemple urinaire ou autres ? Souvent les opérations affectent la sensation et le plaisir sexuel. Les problèmes urinaires, comme dans mon cas, sont des problèmes vraiment médicaux et cela doit toujours être réparé pour la santé de la personne. Les traitements que j'ai du subir avec beaucoup de cautérisations sont traumatisantes mais une nécessité pour la personne concernée et c'est toujours réglé. A plusieurs reprises, j'ai lu que ces opérations " transsexualisaient " les intersexes… Que penses-tu de cette formulation ? N'est-ce pas là une des raisons inconscientes de ce choix de valider une pathologie congénitale (type " erreur de la nature ") et séparer les 2 groupes ? Beaucoup de personnes intersexuées ne les voient pas ainsi. Elles regrettent souvent les opérations et le grand secret concernant leur condition mais n'ont pas du tout l'impression d'être transexualisé car elles sont tout a fait confortables avec le sexe qu'on leur a attribué. Existe t-il une identité intersexe spécifique ou des personnes (opérées et non-opérées) intègrent-elles cette spécificité dans une identité plus globale ? De plus en plus oui, mais nous faisons face a ISNA qui refuse toute considération d'une identité intersexe. Moi et plusieurs personnes intersexes ne sommes pas d'accord avec cette prise de position politique et je suis convaincu que l'ISNA n'écoute pas la plupart des personnes intersexuées. Si oui, comment les intersexes formulent-il/elles leur identité, se présentent-elles/ils sous cette forme ou sous la forme d'une identité multiple ou du moins plus complexe ? On se dit tout simplement intersexe ou intergenre. Sait-on ce qu'il en était (ou est) de l'identité/statut des intersexes dans la société amérindienne ? Inuit ? Le problème avec cette question, c'est la définition qu'on va donner à l'intersexualité. La plupart des personnes de troisième sexe chez les amérindiens seraient considérées transgenres dans nos cultures et pas intersexes. Mais je n'ai pas une définition essentialiste de l'intersexuation.
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